
Le Meynichoux
sur la commune de Saint-Aquilin
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(Une brève description architecturale en octobre 2023.)
Etymologiquement il est possible que MEYNICHOUX soit composé de Maine : la propriété et ichoux ou issou : petit, d’où : le petit domaine. Sur la carte de Belleyme on trouve MENISSOU et sur les actes de la famille Ribeyreys, qui fut longtemps propriètaire, on trouve MAINISSOU.
Cette maison se présente aujourd’hui comme une chartreuse du XVII° siècle, avec un corps de bâtiment central sur deux niveaux, donnant au Nord et au Sud, avec deux pavillons situés à l’Est et à l’Ouest. La façade Nord ouvre sur une large cour ; le coté Est de cette cour est fermé par des bâtiments plus récents ; le coté Ouest porte un auvant, puis un mur bas et présente un petit bâtiment banal dans l’angle Nord-Ouest ; le coté Nord de la cour est fermé par un petit mur surmonté d’un grille avec au centre deux piles de portail peu élevées. Ce mur pourrait avoir été plus haut dans la mesure où il se trouve en retrait d’environ un mètre sur le corps de grange au Nord-Est et sur le petit bâtiment de l’angle Nord-Ouest. Ce débord extérieur à la cour présente des deux cotés un petit orifice de tir à un peu plus d’un mètre de hauteur et pouvant ainsi protéger le portail d’entrée ouvrant dans un mur plus conséquent …
De la même façon, les deux pavillons sont légèrement en débord dans la cour sur le corps de bâtiment central ; de façon identique sur ce débord, et de chaque coté, un retrouve un orifice de tir qui pouvait ainsi protéger la porte d’entrée centrale.
Le corps central présente sur la face Nord deux fenêtres non symétriques à l’étage avec une porte centrale et quelques autres ouvertures non symétriques.
Les pavillons présentent chacun sur la face Nord une large fenêtre avec un appui denticulé évoquant le XVII°.
La toiture plate du corps central laisse voir à la surface de l’enduit l’extrémité de deux fermes. Les toitures à quatre pans des pavillons ne sont pas symétriques ; chacune est porteuse de deux girouettes. La toiture du pavillon Est semble plus étalé et donc moins aiguë que la toiture du pavillon Ouest. La toiture Ouest semble plus typiquement XVII°, ce qui pourrait faire de la toiture du pavillon Est une toiture plus ancienne, soit XV°-XVI° remaniée au XVII° siècle.
Par ailleurs, les pierres visibles dans les angles ou, en périphérie des ouvertures, semblent provenir d’un calcaire comportant des rognons de silex pour les pierres les plus basses, alors que les pierres les plus hautes sont d’un calcaire sans silex et donc plus récent. Si plusieurs ouvertures présentent des linteaux monolithes et souvent chanfreiné, il semblent qu’il s’agisse de ré-emploi lors de la modification survenue au XVII° s. car les pierres des montants de ces ouvertures ne sont pas chanfreinés et on ne découvre aucune trace de meneau.
Ainsi, si on ne retrouve sur cette maison, aucun signe direct d’une habitation antérieure du XV° ou XVI° siècles, il semble quand même qu’il ait pu exister un bâtiment du XV° remanié profondément au XVII°, en raison de la qualité des pierres utilisées, de certaines ouvertures réduites mais ayant pu correspondre à de grandes fenêtres à croisée et de la situation topographique de cette habitation.
Intérieurement, les plafonds sont construits avec des solives reposant sur des poutres maitresses, de types XVII° ou XVIII°, comme les cheminées qui présentent des corniches, tant au rez de chaussée qu’à l’étage. L’escalier (qui semble avoir remplacé un escalier en pierres) est en bois, balancé, XIX° ou XX° siècle. Dans une pièce du rez de chaussée on trouve des boiseries moulurées XVIII° couvrant un mur. Un cloisonnement qui doit daté du XVII° ou XVIII° siècle laisse cependant voir par endroit des murs épais dont seuls les mensurations et le dessin permettraient d’envisager le dessin du premier habitat XV-XVI°, si tant est qu’il ait existé … !
La cour en pente dans un axe Nord-Est/Sud-Ouest pourrait avoir été remblayé près du bâtiment lors du remaniement XVII°, cela afin d’obtenir une surface certes pas plane, mais moins déclive qu’à l’époque de la maison XV°-XVI°. Ce comblement de la cour contre le bâtiment pourrait expliquer les marches qu’il faut descendre dans le corps de bâtiment. Cela aurait permis, en même temps, de « gérer » plus facilement l’écoulement de l’eau ruisselant dans la cour. (Cf. Le larmier important découvert dans la cave sous la pavillon Ouest).
On peut accéder dans la cave existant sous le pavillon Ouest par une porte ouvrant sur la façade Sud. On descend la valeur de deux marches pour pénétrer dans cette cave. Les murs Sud, Ouest et Nord sont de moellons.
Le mur Est de cette cave est pour moitié de sa hauteur taillé dans le rocher ; la partie haute est en moellons. En la partie moyenne de ce mur de rocher une ouverture est taillée, d’environ un mètre de haut pour soixante centimètres de large. Cet espace est comblé de moellons. Peut-il s’agir de l’entrée d’un cluzeau ?Dans ce mur Est s’ouvre une porte qui permet de communiquer avec deux petits appendices difficiles à expliquer d’autant que le mur du second appendice présente deux forts anneaux fixés dans le mur.... Un important larmier court le long de la façade Nord et une partie de la façade Ouest.
Dans le mur Nord de cette cave, une ouverture avec un appui profondément échancré permettait (vraisemblablement) de faire pénétrer directement dans la cave des éléments depuis la cour … glace, vendange, …
Sur le mur Ouest, sous le plafond apparait les deux bases des montants de la cheminée du rez de chaussée du pavillon Ouest. Cela incite à penser que ce plafond ait été surélevé de 30 à 40 cm.
Bibliogaphie :
- DURIEUX Joseph « Monographie Communale de Saint-Aquilin » Imp. Ribes, 1936, 56p.
- SECRET Jean, « Le Périgord – Châteaux, Manoirs et Gentilhommières » éd. Tallandier, 1966, p. 106, 492p.
- « Il était une fois … SAINT-AQUILIN en Périgord », Les Amis de Saint-Aquilin, 2002, p. 21, 382 p.
Joël BEYNEY – Jean-Marie BOURLAND – Serge LARUË de CHARLUS
« Les PATRIMONIALES de la VALLEE du SALEMBRE »
samedi 28 octobre 2023

DURIEUX Joseph « Monographie Communale de Saint-Aquilin »
Le Repaire de Mainissou
Au 17ème siècle, un "reparium" ou "repaire" désignait une maison forte de seigneur ou une maison noble. C'était généralement un lieu où résidait un noble ou un seigneur, souvent accompagné de sa famille et de ses serviteurs. Les repaires étaient souvent situés dans des zones rurales ou semi-rurales, entourés de terres agricoles ou de forêts appartenant au seigneur.
Ces repaires étaient parfois des structures imposantes, comprenant des bâtiments résidentiels pour la famille du seigneur, des dépendances pour les serviteurs, des écuries pour les chevaux, des entrepôts ( granges) pour stocker les récoltes et parfois même des fortifications pour se protéger des attaques ennemies.
Les repaires étaient le centre de la vie sociale et politique dans les domaines seigneuriaux en zones rurales. Le seigneur ou la dame du repaire exerçait une autorité sur les terres environnantes, collectait les impôts des paysans (la taille), rendait la justice et organisait des événements sociaux tels que des banquets, des célébrations, des fêtes votives et des jeux (tournois).
Ces repaires étaient souvent des symboles de pouvoir et de prestige pour les familles nobles, leur architecture et leur décoration reflétaient souvent leur statut social élevé. Au fil du temps, de nombreux repaires ont évolué pour devenir des châteaux plus fortifiés ou des résidences de campagne luxueuses, mais ils restaient des centres importants de pouvoir et d'influence dans la société médiévale et moderne.
Le repaire de Meynichou était la résidence de la famille Ribeyreys de 1550 à 1850 ( Yrieix de Ribeyreys était seigneur de Lambertie)
GRANGES DIMIERES ET GRANGES SEIGNEURIALES DANS L'ANCIEN RÉGIME
On parle de "granges dimières" pour désigner des granges appartenant à des domaines monastiques ou ecclésiastiques, où les dîmes, c'est-à-dire les taxes ou les impôts prélevés en nature sur les récoltes des paysans, étaient collectées et stockées. Ces granges étaient souvent vastes et bien construites pour abriter les quantités importantes de récoltes collectées.
Quant aux seigneurs locaux, ils avaient également leurs propres granges pour stocker les produits des impôts et taxes qu'ils percevaient, comme la taille. Cependant, ces granges n'étaient pas nécessairement appelées "granges dimières". Elles étaient souvent situées près des châteaux ou des manoirs des seigneurs et pouvaient servir à stocker non seulement leurs impôts, mais aussi les impôts ecclésiastiques dont il avaient la charge ainsi que d'autres produits agricoles ou du matériel et des animaux.
De nos jours, le terme "granges dimières" est moins couramment utilisé, mais l'idée de granges servant à stocker les impôts ou les taxes perçus par les institutions religieuses ou les seigneurs locaux reste pertinente dans l'histoire agricole et sociale.
Les différents impôts étaient perçus par différents organismes et individus :
1. Impôts royaux : Ils étaient collectés par les agents du roi, tels que les intendants, les receveurs généraux, et les collecteurs d'impôts locaux appelés "fermiers généraux".
2. Impôts seigneuriaux : Ces impôts étaient perçus par les représentants des seigneurs féodaux, tels que les châtelains, les baillis, et d'autres officiers seigneuriaux.
3. Impôts ecclésiastiques : Ils étaient collectés par les représentants de l'Église, y compris les évêques, les abbés, et d'autres responsables ecclésiastiques.
4. Impôts locaux: Ces impôts étaient souvent perçus par des fonctionnaires locaux désignés par les autorités royales ou seigneuriales, ainsi que par des représentants élus des communautés locales.
Dans certains cas, les percepteurs pouvaient être des individus privés ou des entreprises qui avaient acheté le droit de collecter certains impôts (comme les fermiers généraux pour les impôts indirects).
Au XVIIe siècle, les granges dotées de charpentes-fermes successives étaient répandues dans de nombreuses régions, principalement dans les zones rurales où l'agriculture était prédominante. Ces structures en bois étaient souvent situées à proximité des fermes ou des domaines agricoles, servant de lieux de stockage pour les récoltes, le foin, le matériel agricole, voire même pour abriter le bétail.
Leur construction solide et efficace permettait de supporter la toiture tout en offrant un espace spacieux pour entreposer les produits agricoles. En Europe, notamment en France, en Angleterre, en Allemagne et dans d'autres pays, ces granges étaient essentielles pour soutenir l'activité agricole. Les styles de construction et les matériaux utilisés pouvaient varier selon les régions, en fonction des ressources disponibles localement et des traditions de construction. Cependant, il n'existait pas nécessairement de région privilégiée où ces granges étaient exclusivement concentrées ; elles étaient plutôt répandues là où l'agriculture était importante.
La construction des granges à ossature bois en charpente-fermes successives sur pilier est une technique traditionnelle utilisée pour créer de grands espaces couverts.
Voici les étapes principales de cette technique :

1. Préparation du terrain : Choix d'un terrain plat et solide, idéalement avec un bon drainage.
2. Élaboration du plan : Concevoir un plan détaillé de la grange, en tenant compte des besoins spécifiques de stockage et d'utilisation.
3. Aménagement des fondations : Construire des fondations solides pour supporter le poids de la structure. Cela peut inclure des fondations en maçonnerie de béton de chaux et pierres ou en pierres de taille, parfois c'est simplement des piliers en pierre, selon les ressources disponibles et les préférences locales.
4. Fabrication des fermes : Les fermes sont les éléments structurels en bois qui supportent le toit. Elles sont fabriquées en assemblant des poutres et des poteaux de manière à former un cadre solide.
5. Assemblage des fermes : Les fermes sont assemblées sur le sol à proximité de l'emplacement final de la grange. Une fois assemblées, elles sont levées en place à l'aide de grues ou de treuils, puis posées sur les fondations.
6. Installation des pannes et des chevrons : Les pannes sont des poutres horizontales qui reposent sur les fermes et les relies elles supportent le poids du toit. Les chevrons et les liteaux sont fixés aux pannes et servent de support pour les matériaux de couverture, tels que les tuiles ou les bardeaux.
7. Pose de la couverture : Une fois les pannes et les liteaux en place, la couverture est installée sur le toit. Cela peut être fait avec des matériaux traditionnels comme le chaume ou le bois (bardeaux) ou avec des matériaux en terre cuite : tuiles-canals, tuiles plates.
8. Finitions :Une fois la structure principale terminée, des finitions peuvent être ajoutées selon les besoins comme des murs de protection en périphérie , des portes, des fenêtres, et éventuellement un revêtement extérieur pour protéger la structure contre les intempéries.
Cette technique de construction nécessite des compétences en charpenterie et une planification minutieuse pour assurer la solidité et la durabilité de la structure.


GRANGES à CHARPENTE-FERMES SUCCESSIVES de la Vallée du SALEMBRE
SAINT AQUILIN :
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Château de BELET (500m²)
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LAMBERTIE (600m²)
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MEYNICHOUX (200m²)
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FENETRE-HAUTE (400m²)
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vestiges à CHAUSSE-VIEUX (100m²)
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Boisset (2 de 300m²)
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La Merlerie à verifier
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CHANTERAC :
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L'ENCLAVE (350m²)
SAINT GERMAIN :
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Chateau de Mauriac