Journées européennes du patrimoine 2025 à St Germain du Salembre
- nr040704
- 21 sept.
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Dernière mise à jour : 16 oct.

Le colombier est un bâtiment dont l'usage est exclusivement réservé à l'élevage du pigeon à l'écart des bâtiments. Il est doté d'une seule porte, d'un larmier ou randière, rangée de pierres tout le tour et en saillie du mur destiné à éviter l'accès des rats ou des fouines. Une lucarne dans la toiture, le plus
souvent orientée est ou sud pour éviter les vents dominants et la pluie, a un rôle d'éclairage et permet l'envol des pigeons. Une échelle pivotante (échelle de perroquet) est placée au centre de la tour afin d'accéder aux nids.
Dès l'apparition du colombier, XV° - XVI° siècle, la fonction des élevages est double : production de viande fraîche et œufs mais aussi de la colombine, engrais réservé aux jardins et vignes. Avec l'arrivée des engrais chimiques fin XIX°, on assiste au déclin des élevages de pigeons. Sous l'ancien régime, la propriété d'un colombier était un privilège nobiliaire laïque ou ecclésiastique, la plupart du temps synonyme de pouvoir de haute justice. Le nombre de boulins était proportionnel à la superficie des terres du noble (deux boulins à l'hectare). Le seigneur doit laisser ses pigeons fermés à la période des semis (septembre) et de la récolte (juin - juillet). Ce privilège cessera en 1789.
Architecturalement, on distingue les colombiers à pied, tour ronde surmontée d'une toiture conique ou carrée avec toiture à quatre pans. Il existe également des colombiers sur piliers (entre 4 et 8). Dans ce cas, la randière est située au sommet de chaque pilier comme un chapiteau en tête de cèpe. Il est à noter que la répartition des colombiers est en priorité dans les régions céréalières, le blé étant la principale nourriture des pigeons.
Celui de St Germain, datant du XVI° ou XVII°, dépendait bien évidemment du château. Il comprenait moins de 500 nids. Il est vendu à M. Doche lors du démantèlement de la propriété par la veuve du marquis de St Astier fin XIX°, puis racheté par la commune de St Germain vers 1980.

Le pigeonnier est le plus souvent intégré à un bâtiment (grange, écurie, porche...). Il possède une petite quantité de nids et sa construction est postérieure à la Révolution, lorsque le droit d'élever des pigeons est accordé à tous les citoyens mais accompagné d'une réglementation stricte afin d'éviter les dégâts dans les cultures.

Comme tous les villages, la constitution du « village » du Meynard à Saint-Germain du Salembre se réalisa de la fin du XV° au XVI° siècle. Certes, auparavant, immédiatement en dessous et autour de la motte féodale du Chatelard, située au-dessus du Meynard actuel, il a dû exister un habitat précaire qui s'est développé après la réalisation de la motte, qui doit remonter au IX° ou X° siècle. De cet habitat, nous n'avons aujourd'hui, en dehors de fouilles non réalisées ni projetées, aucune trace.
Le regroupement d'au moins cinq maisons caractéristiques du XV°, au centre de ce lieu-dit « le Meynard », nous permet de conclure à une campagne d'édification importante à Saint-Germain du Salembre. Effectivement, cette période de la fin du XV° et du XVI° siècle en Périgord, comme en d'autres régions françaises, fut "climatiquement" et démographiquement favorable. Après l'époque sombre de la « Grande Peste » et surtout après la fin de la « Guerre de Cent Ans », dont notre région du Périgord fut le front pendant des décennies, s'installa une période favorable de reprise économique et démographique.
Le bourg, ramassé en demi-cercle autour de l'église, ne permettait pas de constructions amples et ouvertes sur la vallée. Il est compréhensible que plusieurs maisons de caractère se soient installées sur les pentes du Meynard ; on voit encore au moins cinq de ces demeures porteuses de fenêtres à croisée ou à demi-meneau caractéristiques du XV°, avec des portes et des ferrures du XVI° siècle. La maison dite « Loiseau » présente sur sa face nord une cage d'escalier rectangulaire hors d'œuvre, accolée à la façade, comme elles étaient construites à cette époque où l'on ne réalisait pas encore d'escalier au cœur des bâtiments.
On retrouve bien dans d'autres villages de la commune une ou deux maisons du XV°, comme par exemple à La Maligne ou à Reins. La concentration d'au moins cinq maisons au centre du Meynard est cependant assez remarquable, soulignant l'importance du village à cette époque.
L'histoire de l'eau à Saint-Germain
Le bourg de Saint-Germain s'est bâti sur les vestiges d'une villa gallo-romaine où l'eau jouait un rôle essentiel. Une digue antique, encore visible, retenait un vaste bassin : étang, réservoir, voire piscine ? Elle était alimentée par plusieurs sources, et un petit aqueduc souterrain témoignait du savoir-faire romain. À proximité, une fontaine celto-romaine aux grandes dalles de pierre invite encore à imaginer la vie des premiers habitants.
Plus tard, chaque maison s'équipa de puits (XIe–XVe siècles). Puis vinrent les lavoirs et les fontaines maçonnées, lorsque les sources furent réaménagées. Enfin, une canalisation aérienne permit d'arroser les jardins familiaux, assurant une gestion collective et ingénieuse de l'eau.
Ici, l'eau raconte plus de deux millénaires d'histoire : de la villa gallo-romaine aux lavoirs communaux, c'est toute la vie quotidienne qui s'anime autour de cette ressource vitale.
« Ici, à Saint-Germain, l'eau a une histoire longue de deux mille ans. Imaginez : nous sommes sur l'emplacement d'une villa gallo-romaine... Les Romains avaient construit une digue qui retenait un grand bassin. Était-ce un étang, un réservoir, ou pourquoi pas une piscine pour un notable ? Mystère... mais ce que l'on sait, c'est qu'il était alimenté par plusieurs sources, grâce à un petit aqueduc souterrain dont on devine encore les traces.
Juste à côté, une fontaine celto-romaine, avec ses grandes dalles de pierre, continue de couler depuis l'Antiquité. Elle a vu défiler les siècles, les habitants, et sans doute bien des lessives !
Puis, au Moyen Âge, chaque maison s'est dotée de son puits. Et plus tard, les sources ont été aménagées en lavoirs et fontaines maçonnées. On y lavait le linge mais c'était aussi un lieu de rencontre et d'échange pendant que les enfants jouaient en groupe.
Enfin, dans la deuxième moitié du dernier millénaire, une canalisation aérienne distribuait l'eau dans les jardins familiaux : chacun avait son carré irrigué. Ingénieux, collectif, et vital pour la vie du bourg.
Vous voyez : ici, chaque pierre, chaque source nous raconte comment l'eau a façonné la vie du village. »





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