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L'écrivain au travail

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NOS ECRITS :

Un gué sur l’Isle à Puy-de-Pont ?

  

Résumé :  Les auteurs, ayant découvert un empierrement dans le lit de la rivière Isle, situent le lieu et son environnement archéologique immédiat, là où la géologie favorise la traversée à pied par temps d’étiage. Après analyse de la géographie locale et des écrits historiques se rapportant au site, ils tentent de démontrer que cet amas de pierres antiques correspond au gué du Chalard souvent évoqué dans les relations des événements depuis le moyen Âge et dont on trouve encore des traces jusqu’au XXI° siècle.


 

A ford across the Isle at Puy-de-Pont ?

Abstract : The authors, having discovered a stone base in the bed of the river Isles, locate the site and its immediate archaeological surroundings where the geology favours walking across the river at low water. After analysing the local geography and the historical writings relating to the site, they attempt to demonstrate that this mass of antique stones is referring to the ford at Chalard frequently mentioned in the historical accounts since the Middle Ages and traces of which can still be found up to the twenty-first century.


 

Eine Furt durch die Isle bei Puy-de-Pont ?

Zusammenfassung : Die Autoren, die eine Zusammensetzung von Steinen im Bett des Flusses L'Isle entdeckt haben, lokalisieren die Stätte in ihrer unmittelbaren archäologischen Umgebung, dort, wo die Geologie bevorzugt die Überquerung zu Fuß bei schlechtem Wetter zulässt. Nach der Analyse der lokalen Geographie und der historischen Schriften, die sich auf die Stätte beziehen, versuchen sie zu aufzuzeigen, dass diese Anhäufung alter Steine der Furt von Chalard entspricht, die seit dem Mittelalter oftmals Berichten über damalige Ereignisse erwähnt wird und von der man Spuren bis zum XXI. Jahrhundert findet.


 

Un vado en Isle en Puy-de-Pont ?                                                                         

Resumen : Los autores, habiendo descubierto un empedrado en la cuna del rio Isle, sitúan el lugar y su entorno arqueológico inmediatamente ahí donde la geología permite cruzar a pie cuando las aguas están bajas.  Después de analizar la geografía local así como los escritos históricos que se relacionan con el lugar,  intentan demostrar que este cumulo de piedras antiguas corresponde al vado del Chalard, mencionado a menudo en los eventos históricos desde la Edad Media y del cual encontramos todavia vestigios en el siglo XXI. 

 

 

Introduction

1/ Puy-de-Pont : Situation et données :

     1/ - Cartes de la vallée de l’Isle  (France et Département )

     2/ - Les données géologiques et géographiques

     3/ - Un carrefour

     4/ - L’oppidum de Puy-de-Pont

2/ Les données historiques

3/ Le gué :

     1/ - La journée du 27/08/21

     2/ - Les photos du gué

     3/ - Les remaniements du carrefour et les aménagements

     4/ - Le nom de ce gué

Conclusion : Déclaration au SRA et travaux archéologiques ...

 

***
 

Introduction :

     Dans la moyenne vallée de l’Isle en Périgord, près de l’important oppidum de Puy-de-Pont, il est un thème récurrent dans le discours des quelques curieux qui s’intéressent à l’histoire de cette place forte : l’existence d’un gué.

     Beaucoup évoquent un gué, dit de Puy-de-Pont, du nom du lieu-dit ; d’autres parlent d’un gué du Chalard, et quelques fois de « La Vissière » (sic). Un tel aménagement expliquerait, au moins en partie, l’importance de l’oppidum et les remaniements du site au cours des siècles, sans que jamais ce gué n’ait été situé exactement lors des décennies antérieures.

     Au cours de l’été 2021, La découverte d’un amas de pierres en ligne dans le lit de l’Isle, au pied de l’oppidum, a rapidement amené les découvreurs à évoquer la possible présence de cet aménagement.

     Les nombreuses occurrences d’un gué sur l’Isle permettent effectivement cette évocation mais étant donné l’imprécision des textes, la question de l’emplacement demeure sujette à caution.

     Nous allons essayer de démontrer, même si plusieurs gués ont pu se trouver dans le secteur, que celui de « Puy-de-Pont » demeure le passage principal.


 

1/  Puy-de-Pont  : Situation et données.

     L’assemblage de pierres antiques, objet de nos recherches, qui fait l’objet de nos recherches, est situé dans la moyenne vallée de l’Isle, plus exactement au lieu-dit « la Gare » dans la commune de Neuvic (24 190).

     Les coordonnées GPS (latitude : 45°5’58’’ et longitude : 0°26’57’’) situent l’empierrement à 30 kilomètres à l’Ouest de Périgueux.

 

Carte de France et du département 24   

Capture d’écran 2024-06-11 215120.png

2/ - Les données géologiques et géographiques

     Sur une carte du département de la Dordogne, cet empierrement se situe à la limite du calcaire crétacé qui donne ce relief de falaises si commun en Périgord du coté Est et des zones alluviales vers l’Ouest, s’étendant jusqu’à l’océan.

     La carte géologique de la moyenne vallée de l’Isle montre que le site de Puy-de-Pont se trouve sur le calcaire de l’ère secondaire campanien ; celui-ci crée un haut-fond à la limite des sables de la Double et du Landais en aval. (« The Archeology of Solvieux »   James Sackett)
 

Carte physique de la Dordogne - Carte géologique   

 


 

     L’anticlinal provoque un "basculement" où l'aval est plus haut que l'amont. Cet anticlinal en aval de notre carrefour génére une augmentation de l'altitude du plateau, de part et d'autre de l'Isle, provoquant des méandres marqués, ainsi que des falaises abruptes.

     Le Salembre creusant également le substrat calcaire, isole ainsi un éperon calcaire, avec deux pans abrupts. Sur cet éperon sera aménagé la fortification de Puy-de-Pont, avec son éperon barré, surplombant l’empierrement et les deux vallées de l'Isle et du Salembre dès le Néolithique final et l'Âge du Bronze.

Rétrécissement des territoires alluviaux :

     Au pied de cette fortification, le soulèvement maastrichien en fond de rivière est proche de la falaise réalisant un étranglement de la zone alluvionnaire; l’embouchure du Salembre devient alors l’une des zones parmi les plus étroites de la vallée de l’Isle.

Hauts-fond + Tranchée :

     Au début du XIX° siècle, W. de Tailler voit donc un estuaire du Salembre modifié à la fin du siècle; il y décrit une « une forte tranchée dans les terres », pour lui naturelle, comme nous l’avons déjà évoqué et surtout il reconnaît un appareil ancien : « l’on y voit encore des débris de constructions qui ne peuvent n’appartenir qu’aux romains. » Nous avons là tous les éléments de notre empierrement qui affleuraient encore en surface de l’Isle, à l’époque. (W. de Taillefer - « Les antiquités de Vésone ») 

Coupe géologique

     Ce carrefour de Puy-de-Pont sépare deux zones géographiquement bien distinctes à l’Ouest et à l’Est.

1/ La situation à l’Ouest : En aval de Mussidan, on trouve sur les deux rives au Nord et au Sud de l’Isle, des zones sablonneuses alluviales qui forment la forêt de la Double rive droite et la forêt du Landais rive gauche. Leur nature alluviale n’est guère favorable au développement de routes dans ces zones marécageuses.

     Par ailleurs, toutes les rivières à l’Ouest de Mussidan (Drone, Isle, Dordogne, Garonne …) étant en conséquence profondes, elles entrainent l’absence de gué et ne favorisent pas les passages. Cette situation existe dans tout l’Ouest de la France.

     « Les ponts étaient très rares et l’on se contentait d’ordinaire de passer en barque, en bac ou à gué ; dans ce cas la route se prolongeait sous l’eau par le pavement du gué ce qui avait lieu à Campniac (Périgueux), l’établissement d’écluses n’ayant pas encore fait monter le niveau de l’eau » nous dit P. Barrière dans son histoire de Vésone. (« Vesunna Petrucoriorum », P. Barrière.)

     Les ponts « ne sont pas si nombreux et obligent parfois à faire de longs détours » écrit B. Fournioux.  Au XII° siècle un pont est attesté à Monpont ; un second le sera au XIII° à Saint-Astier. Cela est bien peu et bien tardif hormis les éventuels ponts en bois d’existence temporaire, qui ont pu exister depuis l’époque gallo-romaine. (Bernard Fournioux, « Documents d’archéologie et d’histoire périgourdines ».) (Bull SHAP  1880, 1881, 1882)

     Une autre étude confirme cette rareté des ponts et la difficulté pour les construire,  soulignant que « la construction des ponts est réputée œuvre pie, que des legs sont consentis pour l’érection et l’entretien de ceux-ci et que spécialement dans le sud de la France, des confréries s’assignent à cette tâche ». (« La route au Moyen-Âge. Historiographie et perspectives de recherches.», Jean-Marie Yante)

     On comprend dès lors l’importance d’un gué permettant un passage facile et collectif (troupes armées), au moins pendant certaines périodes de l’année.

2/ Le relief à l’Est : En amont du carrefour de Puy-de-Pont sur l’Isle, la présence d’un massif calcaire tertiaire en rapport avec le Massif Central, est responsable d’un relief nettement plus accentué, avec des vallées plus profondes aggravant le passage des hommes. C’est la question de « l’économie du dénivelé » précédemment abordée par différents auteurs. (« Les voies gallo-romaines », Paul-Marie Duval)

3/ Interfluves : On entend par interfluve une zone géographique de relief située entre deux cours d’eau. La disposition de certaines vallées intermédiaires permet le franchissement de ces zones plus aisément ; c’est le cas de la vallée du Salembre qui permet le passage de la vallée de l’Isle à la vallée de la Drône depuis l’embouchure du Salembre, autorisant ainsi le cheminement de l’Aquitaine à l’Angoumois et au Poitou.

3/ - Le Carrefour de Puy-de Pont.

     Cet assemblage de pierres se situe dans une zone de confluences multiples. L’analyse des cartes, centrant son intérêt sur le secteur de la moyenne vallée de l’Isle, conduit naturellement le lecteur à reconnaître un carrefour par la multiplication des voies de communication y rayonnant ; cela est encore accentué par la présence de la rivière, puis à l’époque contemporaine par l’existence de la voie ferrée et de l’autoroute.

     Ainsi remarque-t-on un important carrefour au pied de l’oppidum de Puy-de-Pont  :  

Carte du carrefour

 

1/ La rivière Isle :  Pendant de nombreux siècles, cette rivière Isle restera une voie de communication majeure. De l’époque romaine au XIX° s. pour les marchandises et les hommes, elle sera le tronçon permettant de relier Bordeaux et l’Atlantique à l’Ouest, avec la région méditerranéenne à l’Est par le Périgord et le Quercy.

     Comme le remarque B. Fournioux, au VIII° siècle, lorsque Charlemagne nomme Widbode, Comte de Périgord, « la rivière de l’Isle « Caminum aque », en aval de Périgueux, constitue l’épine dorsale du comté de Périgord. » …  « elle facilite l’économie marchande entre la ville du Puy-Saint-Front et ses relais en aval », vers Libourne et la Guyenne, et cela durera pendant les trois premiers siècles du second millénaire. (« La rivière de l’Isle et le peuplement de sa moyenne vallée au XIII° et XV° siècles » Bernard Fournioux)

     Léon Dessalles dans son histoire du Périgord propose l’année 848 pour « le commencement des courses des Normands en Périgord. » Elles se renouvelèrent, en 857 et dans les années 860 par cette voie fluviale, comme en atteste les chroniques des monastères. (Histoire du Périgord, Léon Dessalles)

     De plus « l’existence au Moyen-Âge de péages qui jalonnent en grand nombre le réseau hydrographique de la province, témoigne du trafic des hommes par des voies naturelles. Il en est ainsi des rivières de l’Isle, de la Dordogne et de la Vézère. Par la levée des droits de navigation sur la charge des bateaux qui descendent et remontent le cours de l’Isle, les comtes de Périgord ont exercé un pouvoir de coercition économique sur le tronçon le plus fréquenté de la vallée de l’Isle en aval de Périgueux... ». Les tarifs péagers en usage en 1244 nous révèlent les marchandises et les denrées acheminées : cuirs, draps, métaux, galoches, fruits, animaux et autres … dont le sel et l’huile bien entendu.  (« La rivière de l’Isle et le peuplement de sa moyenne vallée au XIII° et XV° siècles » Bernard Fournioux)

2/ Les voies Nord-Sud :  Quelques vallées s’ouvrent sur ce carrefour de Puy-de-Pont ; la vallée du Salembre se dirige vers le Nord, puis la vallée du Vern vers l’Est puis le Sud.  Si au XX° siècle les transferts se font essentiellement dans le sens Est-Ouest et inversement, pendant de longues époques, les transferts Nord-Sud furent également importants, et ce jusqu’au XVI° siècle ; nous tenterons de montrer que le grand nombre de sites archéologiques de toutes les époques nous en donne confirmation.

     L’historien Pierre Barrière place, au Sud de Puy-de-Pont, à Saint-Amand de Vergt, entre Agen et Périgueux, le passage de la voie antique du Limousin aux Pyrénées. Dans ce village la voie offre deux possibilités : l’une vers Périgueux, c’est à dire vers l’Est pour gagner le Limousin, l’autre vers le nord pour gagner Neuvic sur l’Isle et le gué du « Chalard » afin de rejoindre l’Angoumois et les Pays de Loire. (« Les voies antiques du Périgord » Pierre Barrière)

     Cette proposition, en fait, reprend celle de Jean-Joseph Escande dans son « Histoire du Périgord » affirmant que la voie partant de Vésone et se dirigeant vers Cahors passait à Cendrieux où « s’embranchait une autre voie qui allait croiser celle de Vésone à Bordeaux et de Vésone à Saintes par la vallée du Vern, l’Isle traversée au gué du « Chalard » près du château de Neuvic, le vallon de la (sic) Salembre, Siorac de Ribérac, Bertric, Verteillac et Goûts-Rossignol » ...  (Jean-Joseph Escande, « Histoire du Périgord »)

     Concernant les routes venant de Périgueux et allant vers Coutras et Bordeaux dans le sens Est-Ouest, Camille Jullian, en 1890, dans « Inscriptions romaines de Bx » décrit cette route de Bordeaux à Périgueux et cite pour la première fois le nom de Calembrio suggéré par le chercheur de Vienne R. von Schneider : « Quant à la station dont M. von Schneider vient de retrouver le nom, Calembrio, elle désigne évidemment l’endroit où la route franchit le Salembre, affluent de la rive droite de l’Isle : il ne me paraît point douteux que le nom français ne vienne du nom latin ».  (« Inscriptions romaines de Bordeaux » Camille Jullian)

     En 1893 Lièvre, dans « Les chemins gaulois et romains entre la Loire et la Gironde : les limites des cités, la lieue gauloise », cite : « M. Jullian le premier a rétabli le nom de Calambrio, qui avait paru illisible aux différents éditeurs de la Table. Il s'agit du Salembre, que la chaussée devait traverser tout près ou peu au-dessus de son confluent avec l'Isle. On est là, comme le veut la Table, à XIX lieues de Coutras. Du Salembre à Périgueux, par la vallée de l'Isle, il y a X lieues, ce qui est aussi la distance inscrite sur la Table. » (« Les chemins gaulois et romains » A.-F. Lièvre)

     Enfin en 1937, le Dr Trassagnac décrit la voie de Périgueux à Angoulème et son embranchement vers Bordeaux : « Elle monte en pente raide. Dans ce parcours, sa largeur n’est que de 8 à 10 mètres.  A mi-cote, sur la gauche, un autre chemin s’en détache et passe près de Beaupuy vers Pont-de-Beauronne, Pas-de-l’Anglais, Saint-Germain-du-Salembre et Coutras. » (« Le réseau d’Agrippa dans le département de la Dordogne » Dr Trassagnac)

     Au XXI° siècle, le travail réalisé par Ch. Chevillot et coll. met l’accent sur « l’importance du gué de la Veyssière à Neuvic, qui permet de relier la voie du Vern à celle du Salembre, en recoupant la voie antique de Périgueux à Bordeaux ».  C’est une fois encore souligner l’importance du carrefour de Puy-de-Pont. (« Enquête sur le voie gauloise et antique » Christian Chevillot et Jean-Claude Moissat)

     En résumé, confirmée par les différents auteurs, la richesse en terme de sites archéologiques tout autour de Puy-de-Pont est là pour souligner l’importance de ce carrefour dès les âges protohistoriques et jusqu’à nos jours.

Deux cartes de la vallée de l’Isle avec les sites (antique et médiévaux)   

 

4/ - L’oppidum de Puy-de-Pont :

 

    Etant donné son caractère marquant, ce carrefour se devait d’être dominé par un site fortifié majeur.

    Puy-de-Pont, en latin Podium de Ponte, Pontispodium, ou Fortalitium Podii de Ponte, était un ancien château ; sur la rive droite de l’Isle, dans la paroisse de Neuvic, sur la pente d’un coteau escarpé et couvert de bois ; quelques vestiges sont toujours visibles.

    « . . . . Le dit lieu de Puydepont a esté une ville, et y a encore apparence de quatre portes ; fut bastie par Saint Astier, qui fit là sa première demeure ; et ainsy c’est le chef des successeurs dudit Saint-Astier d’où sont sorties toutes les maisons susnommées, ensemble les Bories, le Lieudieu et plusieurs autres. »    (Terrier des rentes du Lieudieu).    

 

1/ L’oppidum de Puy-de-Pont est parmi les plus étendus des oppida périgourdins.

     « Au cours de la seconde moitié du premier millénaire avant notre ère, le peuple des Petrocores choisit les hauteurs qui surplombent l’un de ses méandres (Rivière Isle) pour installer sa capitale, l’oppidum de la Curade. Ils firent de même à la confluence du Salembre avec l’Isle, à Puy-de-Pont, où ils fortifièrent un autre oppidum qui surplombe l’Isle ». (« La rivière de l’Isle et le peuplement » Bernard Fournioux)

    Cet oppidum est un site de forme triangulaire installé sur un éperon rocheux. Il était facile à fortifier en construisant un rempart du seul côté accessible, c’est à dire le Nord. La présence de deux lignes de remparts au Nord évoque deux occupations d’époques différentes.

     Ce type d’agglomération fortifiée apparaît au néolithique et se développe au bronze final, pour se pérenniser durant toute la période de l’age du fer. En général les techniques de construction des enceintes sont le bois, en armature et en parement, tandis que la terre et la pierre brute sont utilisées pour le remplissage. Ici nous avons affaire semble-t-il à de simples levées de terre et de gravas. En France, la surface médiane de ces habitats est de 4ha ; à Puy-de-Pont nous nous trouvons avec une première occupation supposée à l’Age du Bronze /1er age du fer, elle est d’une surface intérieure du camp d’environ 3,5 ha., et défendue par un rempart de terre de 140 m de long. Ce rempart présente deux échancrures permettant la pénétration, (possible emplacement de deux portes) ; aux extrémités, l’existence de deux tours de défense et de guet est envisageable.

     La surface de la deuxième occupation, très certainement gauloise, est estimée à une dizaine d’hectares, fortifiée par un second rempart de terre, accentué par des fossés, est d’environ 370 m. de long, pour une hauteur de cinq à sept mètres.  Comme dans la première levée on aperçoit deux portes d’entrée.

     La plus ancienne exploration du site remonte à 1707 sous le contrôle de Antoine-Joseph de Fayolle de Mellet, seigneur de Neuvic. Il était à la recherche du “ trésor ” de Puy-de-Pont ; son ami Lagrange-Chancel a transcrit cette aventure et termine son récit par « …en fait on ne trouva que d’antiques chandeliers et quelques ouvrages en bronze et point d’argent ou de trésor… ». Malheureusement ces objets sont vraisemblablement perdus.

(Œuvres de Mr de La Grange-Chancel)

 

2/ Au XIX° siècle, W. de Taillefer relate son exploration du site.                     

     En 1826, dans « Les antiquités de Vésone » il décrit les deux ensembles remparés, dispositif confirmé avec plus de précisions par L.-Ch. de Mellet, en 1858. A la fin du siècle, en 1891, une fouille est effectuée par A. de Roumejoux, membre de la SHAP ; aucune publication des résultats ne semble avoir suivi cette exploration.  (« Les antiquités de Vésone - W.de Taillefer)

 

3/ Enfin, au XX° siècle, quelques études du site nous renseignent, sans que jamais n’ait eu lieu de fouilles scientifiques complètes.

     En 1924 une publication détaille la découverte de mobilier dans une carrière de sable située sur le site : fibules en bronze, agrafe en bronze, fragments de poterie divers ; le tout est néolithique, gaulois, gallo-romains et d’âge médiéval, avec des clefs en fer et des ossements. (Mme. Irène Faure – BSHAP)

     Une nouvelle étude (1968 et 1987) et une publication due à J.C. Moissat et F. Theil en 1994 font un relevé précis de l’oppidum. Leurs récoltes restent maigres ; quelques vestiges archéologiques de surface de l’époque préhistorique et du Moyen-âge : mobilier lithique, fragments de poteries diverses, jarres, pots et mortier, fusaïole en plomb. (J.C. Moissat et J. Gaussen). (« Le site dit « Camp de César » Jean-Claude Moissat et Fr. Theil)

 

4/ Plan de l’oppidum :

     A partir du plan dressé par les auteurs en 1968, on peut réaliser le schéma suivant pour représenter l’oppidum de Puy-de-Pont auquel sont adjoint la rivière Isle, la voie ferrée et le supposé gué du Chalard. 

 

Schéma de l’oppidum de Puy-de-Pont

 

 

II/ Les données historiques :

  Les données historiques évoquant un passage, attesté ou éventuel, par le gué de Puy-de-Pont sont nombreuses et peuvent se ranger chronologiquement ; elles indiquent toutes que la vallée du Salembre est une voie de circulation préférentielle dans les époques antiques et médiévales.

 

1/ Les temps préhistoriques :

     A propos de la butte de Puy-de-Pont, « Il y a là un site fréquenté par les hommes du paléolithique supérieur » dit le Dr Jean Gaussen. Cette affirmation est importante, car « les hommes du paléolithique supérieur se sont installés un peu partout dans la vallée de l’Isle » ; l’auteur, en quelques années, dénombre une quinzaine de lieux de campement saisonnier de plein air autour de Puy-de-Pont ; l’abondance des sites répartis sur les deux rives, laisse supposer que dès l’époque néolithique ce carrefour avait été identifié comme tel. Quant au repérage des hauts fonds dans le lit de l’isle, ils ne pouvaient pas ne pas avoir été remarqué par les occupants dans leur pratique de chasse et de pêche. (« Le paléolithique supérieur de plein-air en Périgord » Jean Gaussen)

 

2/ Le passage des troupes de César en Aquitaine :

     Pour Christian Chevillot, « l’oppidum de Puy-de-Pont, qui domine la confluence de l’Isle et du Salembre et qui contrôle toutes les voies de circulation routières et fluviales, y compris le gué de la Veyssière, semble être le site fédérateur de la création de Neuvic à la période gallo-romaine... ». (« Enquête sur le voie gauloise et antique » Christian Chevillot et Jean-Claude Moissat.)

     En 56 avant notre ère, après avoir vaincu les Andes (Andecaves > Anjou), César envoie la VII ème légion commandée par Crassus pour mater les révoltes des Aquitains. Crassus traverse le territoire des Pictons (Poitou) et des Santons (Saintonge) et mène son armée sur les terres des Soltiates (Sotiates > Eauze dans le Gers) où il retrouve les renforts venant de Toulouse, Carcasonne, et Narbonne. Les troupes romaines se rendent maître du territoire et se dirigent ensuite vers le territoire des Vasates et Volcates (Vocates : Bazadais > Bazas) pour les soumettre et conquérir la totalité de l’Aquitaine. Cette campagne militaire est décrite dans le livre III de « La guerre des Gaules » de César, dans le chapitre intitulé : « Crassus soumet l’Aquitaine ».

     Le trajet exact n’est pas précisé, mais si à l’aller Crassus avait traversé la Gironde en longeant la côte atlantique, il aurait en premier pacifié les Vasates. Il a donc suivi le chemin le plus direct pour aller vers le sud de l’aquitaine en venant du Poitou, ce qui l’a conduit à passer par le territoire des Pétrocores (Périgord). On peut imaginer qu’au moins une partie des troupes, sinon sa totalité, soit passée par le Calembrio et par ce qui deviendra le Gué du Chalard à Puy-de-Pont.  Outre le fait que la ligne est droite du Nord au Sud, elle offre un trajet beaucoup plus aisé comme déjà souligné.

     L’hypothèse avancée ci-dessus est en partie confirmée dans la publication de Jean-Pierre Bost « P. Crassum...in Aquitaniam proficisci iubet ; Les chemins de Crassus en 56 avant J.C. »   :

     « Crassus n'avait plus à la suivre (la voie des métaux), d'autant moins que tout détour inutile eût ralenti sa marche. On considérera toutefois comme bien improbable qu'il n'ait pas eu le projet (ou l'ordre) de montrer un peu la puissance de Rome dans des « cités » qui jusqu'alors ne l'avaient pas vue de près: je veux parler notamment des Lémovices. Ainsi, au lieu de passer directement à travers le pays pétrucore et de rejoindre le gué de l'Isle - site de la future Vesunna impériale par Nontron et Brantôme, la petite armée fit-elle peut-être un détour par les environs de Châlus pour retrouver, sur la ligne de partage des eaux, un diverticule de la « diagonale d’Aquitaine », descendant par Thiviers vers les oppida pétrucores. Que le crochet ait été fait ou non, on peut croire, en tout cas, que le passage de l'expédition dans la région suscita chez les intéressés, et singulièrement les Petrucores, une émotion dont je suis très tenté de voir les effets dans l'érection des remparts de Villejoubert, près de Saint-Léonard, et du « Camp de César » à Périgueux, voire de Card à Ambazac, datables de cette époque. La présence du légat montrait à l'évidence que la guerre n'était pas la seule affaire des Belges et des peuples de l'Ouest : c'est partout que l'on allait avoir à résister aux envahisseurs.                                                                                                           

     Voilà donc Crassus au gué de l'Isle, prêt à marcher sur l'Agenais. Mais par où ? Sans aucun doute par l'antique piste qui reliait le Limousin aux Pyrénées et qui devint, sous l'Empire, la grande dorsale de l'Aquitaine, unissant à Limoges et Bourges cinq autres chefs-lieux de cité. On lui donne localement aujourd'hui, au sud d'Agen et en Périgord, le nom, tardivement attribué, de Peyrigne . » (Revue des Études Anciennes. Hommage à Robert Etienne).

     A partir de ce texte on constate que tous les oppida et points de passages n’ont pas été immédiatement répertoriés.

 

Plan de Joël B : mouvement de troupes romaines

 

3/ Abd-el-Rahman Al-Rafiqi :

     Au VIII° siècle, dans sa remontée, Abd-el-Rahman passe les Pyrénées avec ses troupes à Perpignan en 725, ce qui l’amène à séjourner au nord de l’Aquitaine pendant quelques années. Jean Dupuy dans son « Estat de l’église en Périgord » relate la remontée des arabes des Pyrénées au Quercy, puis vers le Périgord et la façon dont ils vont se diriger à l’Ouest vers Bordeaux. Les difficultés rencontrées face à cette cité fait refluer les troupes d’Abd-el-Rahman en Périgord ; elles passent ensuite par Angoulême et Poitiers où elles rencontrent Charles Martel en 732. Le chef maure passe donc l’Isle en 731. Comment envisager que ce passage n’ai pas eu lieu, au moins partiellement, par les vallées du Vern et du Salembre qui permettaient un accès direct vers le Poitou ?  (« L’estat de l’église en Périgord » RP Jean DUPUY)

     Au retour de Poitiers en 732, le trajet vers le Sud se fait, à nouveau, vraisemblablement par le gué de Puy-de-Pont ; le même Abd-El-Rahman est alors poursuivi par Charles Martel, et les conflits vont perdurer. Après l’invasion arabe de 727 à 730, qui avait mis à mal l’indépendance de l’Aquitaine, Charles Martel, vainqueur de Poitiers, a cependant beaucoup de difficultés à assurer sa suprématie. Le duc d’Aquitaine Eudes s’oppose à lui. Waïffre à sa suite s’oppose à Pépin Le Bref et malgré la victoire franque, les soulèvements aquitains marqueront « leur volonté séparatiste » pendant un siècle ; il mourra à quelques kilomètres de Puy-de-Pont, dans la forêt de la Double.  (« L’Aquitaine carolingienne » Léonce Auzias).

 

4/ Les Carolingiens avec Charlemagne et Charles le Chauve.

     Charle I°, futur Charlemagne, doit partir en Espagne jusqu’à Pampelune en raison du péril Sarrazin qui perdure ; il transite par le Périgord où il nomme Vidbod, comte du Périgord en 777 ;  il s’appuie sur le pouvoir religieux pour soumettre le pays, créant de nombreux monastères dont, probablement, Brantôme ; obligé de diversifier les voies empruntées pour des raisons de ravitaillement, tout ou partie de son armée, si ce n’est la totalité, passe très vraisemblablement par la vallée du Salembre, pour rejoindre l’Espagne.  (« L’Aquitaine carolingienne » Léonce Auzias).

 

     En 848, Le Roi Charles Le Chauve, fils de Charlemagne; « affirme des positions en Aquitaine. Après son succès contre les bateaux vikings sur la Dordogne en février, il séjourne le 1° mars à Poitiers », avant de partir dans l’Oise en avril de cette même année … Il est ici difficile d’envisager pour Charles Le Chauve et ses troupes, un autre chemin que celui du gué du « Chalard » et de la voie du Salembre pour aller livrer bataille sur la Dordogne en février et se retrouver à Poitiers deux ou trois semaines plus tard, le 1° mars de la même année. La ligne droite Sud-Nord, depuis la rivière Dordogne jusqu’à Poitiers, que l’on peut tracer sur la carte de France, conduit volontiers à cette suggestion. (« Fragmentum chronici Fontanellensis » Hanovre, 1879)

 

5/ Le Camino de Santiago :  Dès l’an 1000, la vallée du Salembre est une voie secondaire du Chemin de Saint-Jacques. Ainsi, venant de Tours, la Via Turensis, arrive à Angoulême ; si certains pèlerins s’engagent alors vers Bordeaux, c’est à dire vers la Gironde et les Landes, la majorité de ceux-ci bifurqueront à Angoulême et prendront une autre direction vers le Sud, pour éviter le pays peu peuplé des Landes et la difficile traversée des fleuves larges et profonds (Dordogne, Garonne et Adour). Ils empruntent alors la ligne quasiment verticale qui relie : Angoulême, La Roche-Beaucourt, Saint-Méard de Drône, Segonzac, Chantérac, Saint-Germain du Salembre et le gué de Puy-de-Pont à Neuvic. Immédiatement après le gué, cette bretelle du chemin de Saint-Jacques retrouvera la seconde voie du Camino venant de Vézelay, passant par Périgueux en se dirigeant vers Bergerac. (Serge Avrilleau « Saint-Astier )  (Christian Belingard « De Vezelay à Saint Jacques de Compostelle »)  (https://jambertie.blog4ever.com)

 

6/ La Guerre de Cent-Ans :  

     Au XIV° siècle, la période troublée, où durant laquelle Bertrand Du Guesclin est connétable de France, vit des passages incessants pour tenter de refouler les anglais vers Bordeaux. Du Guesclin passe une première fois à Chancelade en 1370. A la fin de l’été il pille l’abbaye, anéantissant la garnison Anglo-Gasconne installée dans cette abbaye et fera « ripaille » dans le cloître pendant trois jours, avant de repartir vers le sud. Les anglais reprennent l’abbaye en 1371.  (« L’abbaye de Chancelade de la fondation en 1102 » Jean-Marie Geoffray)

     En Périgord, Bertrand Du Guesclin va reprendre La-Tour-Blanche au début de 1376, puis occupe Mouleydier. Pour ces déplacements, il est difficile d’envisager, comme en 1370, qu’il passe ailleurs que dans la vallée du Salembre en empruntant le gué de Puy-de-Pont. Il repart vers Tulle, et de là à Paris où il se trouve en mai 1376 ; en juillet de la même année on le situe en Bretagne, mais en Août 1376 il soutient un siège devant Bergerac. Il est donc très vraisemblable qu’une partie de ses troupes ait emprunté le même gué du Chalard pour parcourir en l’espace de quatre à six semaines la distance reliant la Bretagne à Bergerac.  (« Du Guesclin » Frédéric Morvan) Les lieux de passages des armées qui traversent un pays peuvent, et souvent doivent, être multiples pour faciliter le transfert et l’alimentation des hommes et des animaux ; on se souvient que lors de son passage à Perpignan il envoya une partie des troupes par Perpignan et une autre partie par un col des Pyrénées plus à l’Ouest. (« Du Guesclin » Frédéric Morvan)

     Un siècle plus tard, comme à toutes les époques de conflit, nous pouvons envisager, sans difficulté, qu’une partie des différents combattants a emprunté le passage par Puy-de-Pont et son gué. « En face de Neuvic, les ruines du château de Puy-de-Pont, rasé dans le XV° siècle par le général Talbot, et sur lequel les habitants racontent des milliers de contes. »  (« Le Périgord illustré » Abb.  Audierne).  Effectivement, ce général Talbot, à la tête de troupes anglaises participa à la destruction du « château « rompu » sur l’oppidum de Puy-de-Pont quelques jours avant d’aller se faire tuer à la bataille de Castillon en 1453, ce qui signa la fin de « la guerre de cent ans ». (« Histoire de mon village » in Journal de l’usine Marbot, à Neuvic-sur-l’Isle, 28 févr. 1946). Cet événement donna son nom au chemin passant au pied de l’oppidum de Puy-de-Pont : « Chemin Talbot » jusqu’au début du XXI° siècle.

 

7/   Les guerres de religion :

     Au XVI° siècle, la vallée de l’Isle, en aval de Périgueux, est le théâtre de nombreux conflits liés aux guerres de religions (bataille de Chantegéline à St Aquilin 1568, de Coutras en 1587 à la suite de laquelle Turenne et ses troupes remontèrent l’Isle en brûlant et pillant villes, abbayes, moulins jusqu’à Saint-Astier avant d’assiéger Grignols, révolte des croquants 1594 -1638…etc.). Nous avons ici encore une nouvelle preuve d’un passage de troupes armées par le gué du « Chalard ».

(« Histoire de Charles IX » par le Sieur Varillas, tome second, 1684).

https://books.google.fr/books?id=-7pbAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
 

     Déroulées sur plus de quinze siècles, ces quelques occurrences permettent de considérer le gué de Puy-de-pont, dit aussi du « Chalard », comme un passage majeur, tout au moins pour les passages collectifs, des armées par exemple.

 

8/ La désaffection à compter du XVII° siècle :

     Quoi qu’il en soit, il est difficile d’apprécier les voies de communication à travers les siècles car leurs usages évoluent et se différencient. « La toile routière romaine ne pouvait répondre à tous les besoins de circulation » ; à l’époque gallo-romaine le commerce avait dicté l’impératif de la pérénnité des routes, à l’époque carolingienne le souci de structuration administrative prédominait, quelques siècles plus tard le maillage local avait d’autres exigences, et ainsi de suite.  (« Chemins pour les hommes, hommes pour les chemins », Jean-Marie Cauches .)

     Dès le XVI° siècle, voire peut-être dès le XV°, si le gué du Chalard reste une voie préférentielle pour le passage des troupes en nombre, l’axe Nord-Sud que représente la vallée du Salembre perd de son importance en terme de voie de communication, cela dans le cadre du transport et de l’économie marchande qui se fera sans doute au profit de la voie fluviale Est-Ouest. A proximité immédiate du gué, la châtellenie majeure qu’est Grignols, s’est assurée la domination du carrefour de Puy-de-Pont depuis quelques siècles, fixant ses vassaux tout autour ; vers le Nord : Frateaux, Mauriac, Belet à Saint-Aquilin, Saint-Astier et Saint-Louis ; dès lors, c’est la circulation Est-Ouest et la rivière de l’Isle qui seront privilégiées.

     Ainsi verra-t-on perdre en influence des sites qui ont été importants au début du second millénaire :  Saint-Germain du Salembre et Château Merle, Chantérac et Saint-Pardoux de Drône en tant que seigneurie ecclésiastique, …etc …  (« La rivière de l’Isle et le peuplement... » Bernard Fournioux )

     Au XIII° siècle de nombreuses bastides se développent le long des cours des rivières ; Saint-Aulaye, Tocanes et Lisle dans la vallée de la Drône ; Libourne, Bénévent et Saint-Louis dans la vallée de l’Isle ; Lalinde, Castelréal et Domme dans la vallée de la Dordogne ; Monségur, Eymet, Castillones, Villeréal et Monpazier sur le Dropt. D’autres bastides voient le jour hors des vallées des rivières : Saint-Barthélémy en bordure de la Double ; Villefranche de Lonchapt dans le Landais, Vergt et Beauregard en Périgord. Nous ne pouvons pas ne pas noter que dans cette vallée du Salembre, comprenant pourtant avec Chantérac l’une des dix premières archiprêtrées du Périgord dès le IX° siècle, aucune Bastide n’est fondée au XIII°. C’est dire la désaffection progressive de cet axe au second millénaire.

     Concernant cette désaffection, l’exemple donné par la carte des « Routes de la Poste aux Lettres au XVII° et XVIII° siècles », dans l’ouvrage de Ch. Lafon, est clair. Il n’y a pas de voie Nord-Sud dans la vallée du Salembre ; l’auteur privilégie les axes Est-Ouest sur la Drône et l’Isle. Désormais les gués ne concerneront plus que les intérêts locaux.

 

Route des postes

(« Les passages à gué de la grande Saône » - Annie Dumont) (« Histoire de la poste aux lettres en Périgord. Dr Ch. Lafon)

            
 

III/ L’empierrement de Puy-de-Pont :

1/ La découverte d’un empierrement le 27 juillet 2021. Il y a plus de 50 ans, l’un des auteurs de ce travail (D.G.) accompagnait son père à la pêche ; il accrocha son fil à lancer dans des pierres. Pour décrocher sa cuillère il fallut se mettre à l’aplomb et c'est là que pour la première fois apparurent des pierres en ligne. A la question : « Qu'est-ce que c'est ? que font ces pierres ici même ? », son père répondit va voir ta grand-mère maternelle. Originaire de la Côte et de la Gare juxtant Puy-de-Pont, celle-ci était la plus à même de répondre. Le soir même, la question lui fut posée et en réponse : « Sur la Garenne, il y avait eu un camp romain », comme elle l’avait toujours entendu dire, et cela devait être « un port romain ».  Au fil du temps, il montra sa découverte et raconta l'histoire de ces dalles telle qu'elle lui avait été contée. C'est ce qui se passa le 27 juillet 2021 avec les autres auteurs de cette publication. L’évocation de la possibilité d’être en présence du gué du « Chalard » fut immédiatement avancée.

 

Schéma du relief du lit de l’Isle. 

 

2/ Les photos de l’empierrement :

 

           


 

 

 

 

3/ L’empierrement :

     Cet empierrement a toutes les caractéristiques d’un aménagement de pierres antiques de par leur mensurations importantes (environ 110 x 70 x 30 cm. pour les plus grandes) ; il s’agit de pierres taillées dans un calcaire maastrichtien que l’on retrouve dans plusieurs zones où le socle calcaire affleure.

     Au sommet de l’oppidum dominant le site, deux carrières d’exploitation d’un calcaire similaire sont encore visibles permettant de supposer que les pierres du gué ont été prélevées dans ce lieu.

       

2 schémas de l’empierrement.


 

 

 

 

4/ Cependant, au XXI° siècle, les nombreux aménagements survenus au cours des siècles rendent difficile la lecture de l’embouchure du Salembre.  A certaines époques l’utilisation du gué a nécessité l’élargissement du lit de la rivière pour mieux profiter des hauts-fonds, alors qu’à d’autres moments on a cherché au contraire à approfondir celle-ci pour faciliter la navigation.

a/ - Le détournement du Salembre : L’étude fine du cadastre napoléonien de l’embouchure de la rivière du Salembre permet de reconnaître, vers l’Ouest, un angle droit sur son cours,  moins de 200 mètres avant de se jeter dans l’Isle. On se trouve alors dans le triangle alluvial de l’embouchure et cette angle droit est difficile à expliquer dans ce terrain alluvionaire :  l’étude du terrain lui-même ne permet pas de retrouver d’obstacle naturel ; cet angle du Salembre peut être le résultat de travaux de terrassement permettant de dévier vers l’aval le point de l’embouchure. Cet aménagement permettrait de réduire le niveau de l’eau dans le triangle de l’embouchure, et donc rendait ainsi l’usage du gué plus aisé.

 

Tracé présumé de l’ancien lit du Salembre au niveau de son embourchure - cadastre napoléonien. 

 

b/ - Les travaux sur le cours de  l’Isle :  Dès le XVII° siècle,  peut-être un peu avant, des moulins et des barrages sont construits sur la rivière. Or les barrages par leurs retenues vont entraîner une élévation du niveau de l’eau en amont, gênant de ce fait l’usage du gué. Jusqu’au début du XX° siècle, l’Administration française exigeait que les biefs soient vidés au moins une fois par an. Les riverains âgés se souviennent encore qu’à ces moments-là, le niveau de l’eau baissait au pied de Puy-de-Pont et que l’empierrement mis en évidence affleurait à la surface de la rivière. Cet abaissement annuel du niveau de la rivière permettait d’en retrouver le niveau primitif, laissant voir le gué, au moins pendant la saison sèche.

 

c/ - L’aménagement des berges :  Par ailleurs, depuis plusieurs siècles,  l’utilisation économique et industrielle de l’Isle a nécessité, nous l’avons vu, l’aménagement de quais pour le chargement de certains produits locaux  :  la descente de traverses de chemin de fer à partir des chênes « noirs » de la Double, de mérains (grumes de châtaigners) pour le commerce des douelles de barriques et la remontée de sel et de graves pour la maçonnerie. Cela jusqu’au XIX° siècle.

 

d/ - Le dragage et le fascinage :  Au niveau de l’estuaire du Salembre, dans ce méandre de l’Isle, le lit semble s’élargir de façon naturelle en raison du haut fond, mais peut être artificiellement entretenu pour limiter la profondeur et permettre un usage du gué plus facile. Localement, les bras morts qui en résultent sont nommés « couasnes »; elles peuvent correspondre à d’anciennes portions du lit de la rivière dans lesquelles l’absence de courants favorise le développement des espèces piscicoles.

     A d’autres époques,  pour faciliter la navigation des travaux se sont avérés nécessaires : le dragage pour approfondir le lit de la rivière en son centre,  le fascinage (fagôts fixés par des pieux recouverts de terre) pour retenir les rives notamment à gauche (coté vallée) et ainsi entretenir les chemins de halage ; le fascinage outre le renforcement des berges avait aussi le rôle de condamner les couasnes pour réduire la largeur du lit et  permettre ainsi une remontée du niveau de l’eau et la navigation.

     

Plan des ilots de la Vissière entre Mauriac et Neuvic indiquant les fascinages à construire. Dréssé par l’ingénieur en chef chargé de la navigation de l'Isle.  Libourne le 20 sept. 1825

 


 

Empierrement et Cousne

     Tous ces travaux, dont on retrouve les projets et les réalisations aux Archives Départementales (ADD série 3S, 572 et 573), sont survenus à des époques différentes, en fonction des besoins et de l’utilisation du cours d’eau, pour approfondir le lit et assurer la navigabilité de l’Isle. Ils ont considérablement modifié le paysage et rendu difficile la lecture du seul gué antique sans doute impratiqué depuis le XVI° siècle, cela rendant sa localisation impossible par les habitants du lieu.

 

5/ Les remaniements du carrefour de Puy-de-Pont :  Cette « disparition » du gué est amplifiée par des modifications majeures survenues, lors de la construction de la voie ferrée et de la route D3, autour de 1860.

a/ -  Aux Archives Départementales de la Dordogne (ADD série S – 57 S 1) on retrouve le détail des plans des travaux pour la construction de la voie ferrée et de la gare entre 1855 et 1857.  Il fut nécessaire d’entailler la falaise de Puy-de-Pont et l’autre versant du Salembre au lieu-dit La Côte pour combler la cuvette de l’estuaire avec la construction d’un pont sur cette rivière. Cet important aménagement n’autorise plus l’impression de « tranchée » qu’avait décrit W. de Taillefer au début du XIX° s.

b/ - En même temps, le remblai nécessaire à la construction de la route D3 qui longe et croise la voie ferrée au niveau de ce carrefour, accentue ce comblement.

c/ - En 1877 , quelques années plus tard, , la construction d’un pont sur l’Isle, immédiatement en amont du gué,  vint remplacer le bac mis en place pour le passage des habitants de Neuvic qui allaient à la gare depuis 1857 ;  cela perturbe encore plus la vision de cette embouchure.

 

6/ Le gué dans les documents administratifs :  Dans cette région de la moyenne vallée de l’Isle, si plusieurs gués (de par la configuration géologique qui le permet) existent de Saint-Astier à Saint-Louis, on trouve aux Archives Départementales de la Dordogne, différents documents en rapport avec l’aménagement de cette rivière Isle. L’annotation sur le plan dressé par l’ingénieur des Ponts et Chaussées en 1825 concernant un projet d’aménagements des Ilots de l’Isle à Puy-de-Pont (ADD série 3S, 572 et 573) fait état du « passage à gué de la Vissière » (sic) pour traverser l’Isle.

Plan de l’ingénieur de 1825. 

 

     Par ailleurs, le cadastre des années 1960 (Neuvic sur l’Isle, section BM) porte le nom « le gué » pour un lot de parcelles situées dans l’embouchure du Salembre, à l’emplacement exact de notre empierrement.

 

Tracé du gué du Chalard simulé sur le cours de la rivière et nom des parcelles sur le cadastre : Neuvic sur l’Isle - Section BM. 
 

     Ici encore nous avons la preuve que, jusqu’au début du XX° siècle, la localisation du gué perdurait.

7/ Le nom de ce gué :  

     Comme nous l’avons vu, la configuration géologique offrant une table calcaire rive gauche qui arrive à proximité de la falaise de la rive droite, permet l’existence de plusieurs gués entre Neuvic et Puy-de-Pont. Ces gués qui ne sont plus fonctionnels depuis environ deux cent ans ont perdu et leur localisation et leur dénomination.

     Il devient dès lors difficile de nommer avec certitude l’assemblage de pierres découvert en 2021. Quel est le gué du Chalard dont parle Annet de Fayolle au XVIII° s. ? Ceux des différents historiens : W. de Taillefer, Dessales et Escande au XIX° s. ? Le gué de la Vissière (sic) dont parle l’ingénieur de 1825, ou encore le gué de Puy de Pont ?  Sont-ils les mêmes ? Les gués des Meuniers et de Planèze ne sont-ils pas eux-aussi « proche du château de Neuvic » … ?  Les historiens n’ont-ils pas souvent confondus ces différents gués entre eux, tous proches de Neuvic et de son château ?

     En 1826, Wlgrin de Taillefer dans les « Antiquités de Vesone » envisage même que le mot incomplet de la carte de Peutinger soit « Scalario » :

« Nous croyons, au contraire, avec M. l'abbé de Lespine, que la route suivait la rivière de l'Îlse, et que l'endroit dont on ne peut lire le nom est le passage que l'on appelait autrefois le Gué-du-Châlard, en latin le Scalario. Ce gué est à côté du château de Neuvic; une forte tranchée dans les terres annonce son ancienne existence (…) On y a même souvent trouvé des médailles ou autres antiquités romaines, et l’on y voit encore des débris de constructions qui ne peuvent n’appartenir qu’aux romains. »  (Les antiquités de Vésone – Cité gauloise ... » W. de Taillefer )

     Si suivant l’avis général l’étymologie de « Chalard » est « Château », le seul château d’époque ancienne est bien le « château rompu » de Puy-de-Pont. Dans ce cas, le gué dit « du Chalard » devrait être celui situé au pied de la forteresse de Puy-de-Pont.

     Pour rendre navigable l’Isle en 1825, l’ingénieur nomme le gué qui nous intéresse « Gué de la Vissière » (sic) du nom du hameau le plus proche ; en 1825 on avait déjà, peut-être, oublié le nom de Chalard.

     Mais en 1851, l’abbé Audierne dit que « La voie romaine de Vésone à Bordeaux passait par le Toulon (à la sortie de Périgueux), tournait au Nord-Ouest, côtoyait la rive droite de l’Isle, arrivait au gué du Chalard, près de Neuvic ; se dirigeait ensuite vers Mussidan... »(« Le Périgord illustré »  Abb. Audierne.)

     Tous les historiens en resteront à cette dénomination de « Gué du Chalard ».

    En 1874, le « Nobiliaire universel de France », cité dans l’histoire des Fayolle-Mellet-Talleyrand, dit que Annet de Fayolle « acquit le 15 avril 1543, de Julien de Talleyrand, seigneur de Grignols, la portion de forêt de Neuvic, qui est située le long de la rivière de l’Isle, jusqu’au guet (sic) du Châlard ... »(« Nobilaire universel de France ou recueil … »)

     En 1937, dans son « Histoire du Périgord », J. J. Escande écrit :« sur cette route (de Vesone à Cahors), vers Cendrieux, s'embranchait une autre voie qui allait croiser celles de Vésone à Bordeaux et de Vésone à Saintes, par la vallée du Vern, l'Isle, traversée au gué du Chalard, près du château de Neuvic, le vallon de la Salembre (sic),  Siorac-de-Ribérac, Bertric et Burée,  Verteillac,  Lachapelle-Grésignac et Goûts-Rossignols. »  (Jean-Joseph Escande, « Histoire du Périgord »)

     En 1978 que Ch. Higounet dans ‘’L’occupation du sol du Périgord’’ décrit la voie de Périgueux à Bordeaux :  « De fait l’accumulation toponymique dans ce secteur, autant que la forte densité d'occupation que nous avons constatée, semblent pouvoir nous permettre de les suivre, Saint-Astier (Paychaussat), Saint-Aquilin (Chausse-Vieux). Saint-Etienne de Puycorbier (La Chaussade), Le Pizou (La Chaussée), Eygurande (Maison-Rouge)

     Le jalonnement intérieur a l'avantage d'éviter les rives de l'Isle tantôt étroites, tantôt marécageuses, tout en desservant une zone densément occupée nous ne reviendrons pas sur l'identification d'une agglomération « Sc….o » de la Table de Peutinger entre Périgueux et Coutras, mais il est évident que tout incline à la placer entre Saint-Astier et Neuvic, Neuvic peut-être même surtout qui offre autour d'un gué, le gué de Chalard, une occupation des deux rives et la confluence de deux ruisseaux: le Salembre vers le nord, le Vern vers le sud-est, qui furent l'un comme l'autre. Axes de colonisation. » (« Recherches sur l’histoire de l’occupation du sol du Périgord » )

     Enfin, en 1982, dans son ‘’Histoire du Périgord’’, Léon DESSALLES arrive au même résultat :  « La deuxième (voie) s'embranchait sur celle de Vésone à Cahors, aux environs de Cendrieux, parcourait le vallon du Vergn jusqu'à Neufvic, où elle traversait l’Ille au gué du Chalard (VADUM CASTELLARII), s'enfilait dans le vallon du Salembre, touchait à Siorac, ville importante, se confondait avec la voie de Bordeaux, dans le vallon de Ribeyrac, franchissait la Dronne avec elle au gué du Chalard-de-Dronne, s'en séparait ensuite pour gagner Bertric-et-Burée, Verteillac, Grésignac, Gouts-Rossignol ou Vendoire et allait rejoindre celle de Saintes. »

(« Histoire du Périgord », Léon Dessalles)

     En définitive, si vraisemblablement il existait plusieurs gués dans l’environnement immédiat du carrefour de Puy-de-Pont, l’empierrement, que nous avons décrit, situé à l’embouchure du ruisseau du Salembre, c’est à dire à la confluence majeure de Puy-de-Pont, semble bien être le gué le plus important permettant d’accéder à la « tranchée » évoquée par W. de Taillefer et ainsi de remonter pour les troupes armées vers l’Angoumois et le Poitou.

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CONCLUSION :​​​

gué du Chalard – Photo septembre 2021  - (J-M. B.)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     Trop de travaux se contentent de réunir des données trouvées dans des ouvrages anciens , parfois, dans des ouvrages plus récents. De trop nombreuses publications font ainsi la juxtaposition d’éléments disparates mais concordants, concernant un même lieu, voire un événement ou une action.

     La simple réunion de ces données procure alors un travail analytique, plat et livresque ; ces écrits sont légions dans les publications des sociétés dites savantes ; il leur manque l’indispensable synthèse où cet ensemble doit être éclairé par une idée complémentaire issue de la confrontation de données techniques réunies à partir du terrain lui-même.

     Certes, dans la conclusion, l’erreur est possible, mais si c’est le cas, l’intuition issue des constatations du terrain fait, malgré tout, évoluer la connaissance.

     Les conclusions seraient-elles erronées, il resterait quand même que des constatations et des confrontations faites, naîtront d’autres réflexions et donc d’autres découvertes.

     Ainsi va la science !


 

     La déclaration officielle de cette découverte faite à la demande de la DRAC le 20 novembre 2021, cette Administration prévoit d’engager des fouilles pour préciser la nature exacte de cet empierrement antique.

     Nous attendons avec impatience les travaux et les résultats.

 

Joël BEYNEY

Martine et Jean-Marie BOURLAND

Monique GATOT

Didier GUICHARD

Serge LARUË de CHARLUS

 


 

BIBIOGRAPHIE :

 

-  AUDIERNE Abb. (1851), Le Périgord illustré – Guide monumental, tome III, imp. Dupont à Périgueux, 1851, 675 p., p. 472.

- AUZIAS L. (1937), L’Aquitaine carolingienne – 778-987, Bibliothèque méridionale, 2° série, tome XXVIII, éd. E. Privat, Toulouse et H. Didier, Paris, 1937.

- AVRILLEAU S. (2014), Saint-Astier – Mille ans d’histoire, éd. Les livres de l’Îlot, 2014, 600 p., p. 511.

- BARRIERE P. (1939), Les voies antiques du Périgord et leurs rapports avec les limites de la cité, Bull. du CTHS, Section géographie, 1939, p. 16-18

- BARRIERE P. (1930), Vesunna Petrucoriorum, Imprimerie Ribes à Périgueux, 1930, 228 p., p.168.

- BELINGARD Ch. (2001), De Vezelay à Saint Jacques de Compostelle, éd. Sud-Ouest, 2001.

- CAUCHES J.-M. (2020), Chemins pour les hommes, hommes pour les chemins, in Les routes au Moyen-Âge – Réalités et représentations, éd. M.H. Corbiau, B.Van Den Abeele, J.M. Yante et A.M. Bultot, Collège Erasme, 1348 Louvain La Neuve, Belgique, 2020, 350p., p. 307.

- CHEVILLOT C. et MOISSAT J.-Cl. (2021), Enquête sur le voie gauloise et antique de Vergt à Neuvic-sur-l’Isle, Documents d’Archéologie et d’Histoire Périgourdine, Bulletin n° 36, Année 2021, 338 p.

- CHEVILLOT C. et MOISSAT J.-Cl. (2021), Enquête sur le voie gauloise et antique de Vergt à Neuvic-sur-l’Isle » Documents d’Archéologie et d’Histoire Périgourdine, Bulletin n° 36, Année 2021, 338 p., p. 122.

- COURCELLES M. de (1874), Terrier des rentes du Lieudieu, cité dans : « Nobilaire universel de France ou recueil des généalogies historiques ... », Librairie Bachelin à Paris, 1874, tome 17, page 330.

- DESSALLES L. (1883), Histoire du Périgord, éd. R. Delage et Joucla, Périgueux, 1883, reprint éd. Libro-Liber, Périgueux, 1997. t. 1, p. 45

-  DUMONT A. (2002), Les passages à gué de la grande Saône, in Revue Archéologique de l’Est - 17° supplément – 2002

- DUPUY R.P. J. (1629), L’estat de l’église en Périgord, à Périgueux, 1629, Reprint de 1841 à Périgueux, annoté par l’abbé Audierne, tome 1, p. 155-156, Périgueux, lib. Chez Baylé.

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